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Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy

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vendredi 18 février 2011

La chapelle de Moulins


C'est la plus grande, et surtout, la plus ancienne de la vallée de Peisey-Nancroix, puisqu'elle date du 15 ème siècle (1449). Pendant la reconstruction de l'église paroissiale de Peisey (1685-1689), elle servit pour les offices.

Elle a d'abord été dédiée à Saint Grat. Cet évêque de la vallée d'Aoste fut chargé par le pape daller en Israël chercher et ramener la tête de Saint Jean-Baptiste. Un moine, ayant eu une vision, affirmait qu'elle avait été jetée dans un puits à un endroit précis. Il l'a trouvée et rapportée à Rome. La machoire inférieure est actuellement à la cathédrale d'Aoste dans une chasse en argent. Le souvenir de cette expédition est représenté par des tableaux peints sur les murs intérieurs de la chapelle du village de Vulmix, au-dessus de Bourg-Saint-Maurice.

Par la suite, Sainte Agathe qui fut choisie comme patronne du village de Moulins et fêtée le 5 février. C'était une jeune fille de Sicile devenue chrétienne et martyrisée pendant les persécutions romaines : on lui arracha les seins.Ces deux saints sont peints sur le retable de l'autel de chaque côté de Saint Michel terrassant le démon. La statue en bois a été scultée à Lyon dans les ateliers Monteilhet Jeune et offerte au village par deux soeurs Villibord de Moulins (Marie-Catherine et Claudine). L'installation eut lieu le 3 juillet 1870 par une grande procession depuis Peisey et ce sont les jeunes filles de Moulin qui l'a portèrent, en costume local. Ce fut une très grande fête.

La statue de Saint Joseph à droite de l'autel est de la même époque. Les tableaux du chemin de croix furent installés le 5 février 1902 par le curé Alexis David-Vaudey à l'occasion de la Sainte Agathe.. La cloche fut refondue par Jacques Mérandon du Villaret et bénite par le curé J.M. Moris le 23 novembre 1837. A

La cloche de Moulins

Les deux frères Villibord Maurice-Augustin et Laurent-Martin, procureurs de la chapelle, ont fait refondre la cloche par Jacques Mérendon du Villaret. La cloche fut bénite par le curé J-M Moris le 23 novembre 1837. Son poids : 124 livres.
Les frères Villibord furent procureurs de la chapelle jusqu'en 1859. Ils ont fait refaire le toit de la chapelle et le clocher. Ils ont fait replacer la partie supérieure de l'autel qui était tombée, construire un plancher superposé sur un pavé de dalles, recrépir les murs, réparer les murs de clôture: frais couverts par les rentes de 2 capitaux et les offrandes des fidèles.

Chemin de croix de la chapelle de Moulins

Erigé le 5 février 1902 (fête de la Ste Agathe) par le curé Alexis David-Vaudey. Après la permission donnée par le Vicaire Général Joseph-Emile Borrel, en date du 25 octobre 1901. Suite aux facultés données par le Maître Général de l'Ordre des Frères Mineurs le Rd Louis-Aloyse Lauer, en date du 15 juin 1900.



Inauguration de la statue de la Vierge
Récit du curé Mérendet,
Dimanche 3 juillet 1870

Cette statue, scultée sur bois et dorée, sortant des ateliers de Montheilhet Jeune à Lyon est dûe à la généreuse piété des soeurs Villibord Marie-Catherine et Claudine (de feu Laurent) du village de Moulins.
La cérémonie d'installation eut lieu le 3 juillet 1870, un dimanche soir. La statue, placée sur un brancard décoré avec goût, était elle-même comme encadrée dans une riche et élégante guirlande agencée par une personne du village à laquelle on doit un grand nombre d'objets de ce genre.

Après la bénédiction de la statue à l'église, selon le rite prescrit et en vertu de l'autorisation de Monseigneur L'Evêque, vers les 2 heures de l'après-midi, on se mit processionnellement en marche au chant des Vèpres de la Vierge.
La statue fut portée en triomphe par des filles du village de Moulins, costumées avec goût, qui se relevaient le long du trajet. A moitié chemin s'élevait un riche reposoir où l'on déposa la statue pour l'encenser et pendant ce temps, de jeunes enfants en habits blancs, lancèrent à l'envi des fleurs et chantèrent avec ensemble admirable des cantiques à refrain.

La procession reprit sa marche par un chemin maintenant jonché de mousse. A quelque distance de la chapelle du village, les murs et les maisons disparaissaient derrière les draperies tendues sans solution de continuité où l'on voyait apparaître toutes sortes d'objets religieux.

A l'entrée du village, des jeunes gens du même hameau voulurent partager l'honneur du convoi. Rien ne peut rendre l'entrain avec lequel ils élevèrent sur leurs épaules ce précieux fardeau pour aller le déposer sur un trône élevé dans le choeur de la chapelle. Inutile de décrire l'arc de triomphe artistement construit à l'entrée de la chapelle.

Les hymnes de l 'Eglise en l'honneur de la Vierge et des cantiques alternés par des voix mâles et enfantines tinrent pendant plus d'une heure, au milieu d'une épaisse fumée de pur encens, toute la nombreuse assistance, dans une espèce de ravissement et pieux recueillement.

Quelques paroles émues furent prononcées par le Pasteur présidant la cérémonie, au milieu du plus profond silence. Le village fut consacré à la Sainte Vierge : qui veut bien y résider désormais.

Dans la petite allocution on n'oublia pas les pieuses donatrices, les organisateurs de la fête, en particulier les deux procureurs de la chapelle à qui revient une bonne partie du mérite de cette fête.

Mérendet. Curé.

Note : la statue de la Vierge pour la chapelle de Moulins a été commandée avec celle de Saint Joseph : 240 francs les deux, le 24 octobre 1869, plus 100 francs pour l'achat d'un ornement rouge. Cet ornement rouge est un don de Jourdan Anne-Marie, de Moulins.

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