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Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy

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lundi 18 juillet 2011

Comment dire les mille visages de Peisey-Nancroix ?

Comment raconter ses quatre villages, le Villaret, Peisey, Moulin et Nancroix?
Comment le dire non dans la nostalgie d’un passé qui ne reviendra plus, mais dans l’exercice d’une mémoire vivante? Comment évoquer la physique, cet art « noir » que, selon certains, les Peiserots pratiquent encore (La physique ou l’art de jeter les sorts et de les lever) ?
 Donat Silvin nous raconte les métamorphoses des années soixante lorsque l’or blanc apporte à Peisey la prospérité et des soucis nouveaux (L’or blanc, Histoire de Peisey-Nancroix), puis, du haut des Essarts, « l’autre monde », il fait l’inventaire des montagnettes de Peisey (Les montagnettes*). Et aujourd’hui, voici venir le temps du tourisme et d’un avenir incertain (Le tourisme : quel avenir pour Peisey-Nancroix ?)

Avec Geneviève Gaufillet-Baudin, nous revenons sur les traces des premiers Peiserots partis au milieu du 19e siècle en direction de la capitale où ils vont exercer le métier de bronzier. Ces nouveaux Parisiens reviendront au village et ramèneront avec eux les premiers touristes et les idées étrangères (Peisey à Paris).
Les premiers ou plutôt les seconds, les vrais premiers, ce sont les « conquérants de l’inutile », ceux qui ont, nous raconte Bernard Richermoz, sur les traces du berger Pocard, gravi les premiers sommets (Sur les monts tout puissants)
Les Peiserots devenus comédiens nous font revivre les temps de l’École des mines, lorsque Monsieur Schreiber en était le directeur… (Les mines de plomb et d’argent)
Gaston Impérial décrit une autre mine où plusieurs Peiserots ont laissé leur peau. Pour extraire l’anthracite, on a fait venir à Peisey de la main d’œuvre immigrée qui ne s’est jamais mélangée à la population et qu’on a vite oubliée (La mine d’anthracite).
Donat, toujours lui, évoque la religion populaire, lors du pèlerinage des Vernettes qui témoigne chaque 16 juillet de sa vivacité (La religion populaire). Il discute avec Jean Luquet , le directeur des archives départementales de Savoie, à propos d’une affaire criminelle survenue à Peisey en 1761 (L’affaire est dans le sac).
Avec Guy et Jeannot, nous accompagnons les vaches de Nancroix sur les pentes du col de la Chiaupe. Attention au dérochoir, là où les vaches peuvent culbuter (dérocher en patois) ! Nous nous installerons en fin de matinée au chalet. Vivre la haut c’est « voir » le village avec d’autres yeux. Tout en haut est différent : les rythmes, les paysages, les pensées, les rêves… (Emmontagner à La Chiaupe).
L’élevage des chèvres est devenu aujourd’hui une activité rentable alors qu’autrefois il était le parent pauvre : un enfant du pays Samuel Silvin et un étranger… d’Annecy, Thierry Jung, nous font partager leur passion (Élever des chèvres aujourd’hui).
Guy Baudin et Michel Gontharet nous font comprendre les métamorphoses du travail du bois, la fin de la criée, la construction des rizes pour faire flotter les bois, le travail spécialisé des bergamasques qui s’y connaissaient en poulies… Guy nous fait une démonstration des deux manières d’écorcer un arbre à la hache (Le travail du bois).
Pour saisir l’unité de cette Savoie aujourd’hui éclatée en plusieurs pays, il faut passer de l’autre côté, dans le Val d’Aoste où la polyphonie est encore vivante : Si l’amour avait des racines, je crois bien que j’en planterais…  je crois bien, oui, oui, oui, je crois bien, non, non, non, je crois bien que j’en planterais… (Le jour des conscrits).
Saluons, au hasard de nos promenades, les dames de Peisey coinchées et cornettées et portant sur leurs épaules la fierté familiale (Le costume*), et arrêtons-nous pour parler la langue des dieux, (Tant que la langue vivra*), avec Alice, Marcelline, Donat et José (Peisey et Tignes : Donat, Marcelline et José…)
Et notre évocation de Peisey ne serait pas complète sans cette ballade avec mon voisin, Thierry, à la recherche de cette dame mystérieuse, la girolle… (Ballade aux girolles*)
La mémoire au présent s’invente une métamémoire qui explore l’autre côté du miroir pour nous parler de l’ancien futur, de ce temps qui viendra lorsque « la voie sera à nouveau ouverte ».
Et que la montagne nous garde !
* Les titres suivis d’une étoile figurent dans d’autres dvd (Pourtant que la montagne est belle, Tant que la langue vivra, dvd vendu avec Le trésor de la langue peiserote, Archives de Peisey-Nancroix (à paraître))

Michel Boccara , Juillet 2011
Un coffret de trois dvd comportant douze films
à paraitre en août 2011





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