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Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy

Retrouvez-les dans les archives 2015-décembre

dimanche 22 avril 2012

Une vie de paysan


L'hiver est long dans la montagne. C'est la période où bêtes et gens sont limités dans leurs activités. Au cours des mois d'hiver s'échelonnaient les naissances à l'étable : veaux, cabris et pour certains les petits agneaux. Il fallait donc assurer l'élevage de ces nouvelles créatures. Chaque matin et chaque soir, il fallait fournir la nourriture aux vaches, génisses, génissons, chèvres et mulet en déposant la ration de foin et regain dans les crèches. C'était aussi la traite deux fois par jour, l'apport de lait à la fromagerie (il y en avait une par village) et suite à sa transformation en fromage, un deuxième aller-retour à la laiterie pour en rapporter le sous-produit, la « léto » (le petit-lait ) avec la « bouille » à bretelles que l'on portait sur le dos. La « léto » était précieuse car utilisée pour préparer la pâtée du cochon et celle des volailles. Le porc fournissait lard, viande, salaisons, boudins et les poules apportainet les oeufs pour la maisonnée.

L'atmosphère douillette et confortable était fournie par la chaleur animale produite par les bêtes et l'on vivait en leur compagnie dans le même espace dit le « plan du beuy ». Du bois en quantité était parallèlement consommé pour la cuisine sur le fourneau à quatre « brons » et produisait l'eau chaude pour la toilette, la lessive, ainsi que le chauffage de la chambre commune des parents et des enfants. Dans la ferme de la famille, la majeure partie était occupée par le fourrage, les céréales, le cellier à légumes et les animaux étaient prioritaires. Pour assurer le chauffage, il fallair avoir anticipé sur deux années de bois d'avance en réserve, de sorte à consommer celui-ci parfaitemment sec. C'était toute une organisation de stock abrité en remise ou bûcher. Le travail d'abattage des arbres feuillus ou résineux se faisait à la « leuva » appelée aussi « passe-partout » et bien sûr toujours à deux personnes. (La tronçonneuse thermique n'était pas encore connue). L'ébranchage, écorçage, apport jusqu'à la ferme, fendage et stockage, représentait un travail de longue haleine et nombreuses manutentions.

Les « Anciens » tiraient parti de tout dans la nature et étaient capables de fabriquer leur mobilier à partir de bûches brutes... qu'ils refendaient en long pour faire des planches ou de section plus carrée et qu'ils ouvrageaient à la varlope ou au rabot, de sorte à obtenir l'objet désiré. Ils savaient aussi fabriquer des récipients très utiles tels baquets, dit « goveuy », silles, seillons pour la traite, barattes et moules à beurre ainsi que « conques » pour y déposer la pâtée des poules. Ils façonnaient aussi les râteaux, les manches de faux, même leurs skis. Ils donnaient forme à des ustensiles de cuisine tels que louches, pauches à crème, brotettes à découper le caillé etc... L'hiver était propice pour ramener les « billauds » à la maison ; ils les faisaient glisser sur la neige et les tractaient grâce à la force du mulet ou parfois du cheval. Il était procédé de la même façon pour s'approvisionner en pierres ou en lauzes de construction, qui étaient chargées sur le traîneau dit « lièdze ». La bête de somme, la « hoha » était régulièrement ferrée chez le maréchal-ferrant et l'on ajoutait des chevilles à glace aux fers pour que la bête ne glisse pas. Le forgeron façonnait les objets tels que « linvelles », chaînes, pics, hâches, dont on se servait au débardage. Peut-on bien s'imaginer la rudesse de la vie de ceux qui nous ont précédés et leur travail pénible ? Cependant tout se passait dans la bonne humeur et l'entraide mutuelle.

Pour la survivance, le seigle, l'avoine, l'orge, étaient battus en cadence et au fléau, pour en séparer le grain que l'on menait au moulin. Le meunier était aussi le boulanger. L'orge et l'avoine destinés aux volailles étaient déposés dans la « grande arche ». Le seigle était réservé pour le pain. Ainsi la période hivernale était bien occupée, soit en intérieur ou en extérieur.
Malgré toutes ces tâches on trouvait le temps de se rencontrer en « veillées » entre villageois, d'écouter les histoires des temps encore plus reculés et de chanter, tout en écossant les fèves de la soupe quotidienne. Les femmes s'affairaient à la couture, au tricotage et au crochet et maîtrisaient très bien leur dix doigts. Elles confectionnaient non seulement les vêtements usuels mais prenaient aussi plaisir à créer leurs beaux atours : robes « du coussin », tabliers et châles brodés, frontières ouvragées (coiffes à trois pointes enserrant le front), brides de perles tissées sur un métier ainsi que les parures blanches comme les plastrons et les modesties tubulées.

Mais revenons aux travaux divers qui s'étalaient tout au long de la belle saison. Plus les beaux jours s'approchaient, plus le tas de fumier sorti de l'étable avec la civière était volumineux. Il fallait donc penser à l'évacuer et le déposer sur les prés. Alors le mulet était bâté, les « batsoules » installées, puis le maître et l 'animal se rendaient par les sentes pentues, jusqu'aux prairies devant être fertilisées. Une fois celui-ci essoré et donc plus léger, il était épandu sur la parcelle à la fourche. Le printemps arrivant, il devenait temps de ratisser les taupinières et remonter la terre des champs. Pour cela, une bande étroite, en aval du champ cultivé, est piochée et déplacée en amont ; toujours avec la civière. S'ensuivent les semailles, une fois les « saints de glace » passés. Les fèves sont posées dans la « gova » (bande en aval du champ) et recouvertes par le premier sillon. Derrière la charrue tirée par le mulet et maîtrisé par l'homme, les pommes de terre sont déposées dans la raie. Après l'arrachage, le lopin était réensemencé de seigle et la herse passée. Enfin viennent les semis plus délicats : les légumes du potager. Toutes les cultures seront suivies attentivement par le binage, sarclage, repiquage et les pommmes de terre seront butées. Sous l'effet de la chaleur bienfaisante du soleil, toute la nature s'accélère. La verdure croît à vive allure. Le moment est là pour libérer les animaux de « l'écurie » pour qu'ils puissent se repaître d'herbe tendre. Nos ancêtres maîtrisaient la gestion des pâturages selon la pousse. Cette gestion intelligente engendrait le « tramage », c'est-à-dire le déplacement des personnes et des bêtes dans les « montagnettes », lieux de passage momentané pour consommer la couverture végétale. Ainsi nos prédécesseurs avaient plusieurs haltes dans les « arpaettes » situées différemment géographiquement sur le territoire. Nous savons que ces possessions leur ont été transmises de génération en génération et en différents endroits car elles provenaient généralement des deux familles du couple exploitant. Se trouvaient donc éparpillés des parcelles dans les lieudits tels que : Les Lanches, Le Freiney, Les Accoulés (ou Vieux Plan-Peisey) et Les Rêches, en ce qui concerne la famille dites des « Marmottïn » (Silvin). Pour d'autres, autres répartitions, dans d'autres lieux selon les successions et le partage des biens parentaux. La terre était un bien sacré et il était entretenu avec un grand soin car indispensable et vital. Lorsque tous les lopins herbeux réservés pour être broutés avaient été parcourus par le troupeau, alors s'approchait le moment de se séparer pour une durée de cent jours, des vaches productives et des bovins plus jeunes. L'inalpage en altitude supérieure était évident car se présentait alors la période de la fenaison.

La vie paysanne de nos parents était pénible et en particulier l'été. De bon matin nous partions pour le fauchage dans la pente toujours. La fauche se faisait au « dail ». A mesure de la progression, des « andins » étaient formés. Nous devions être bien chaussés pour nous cramponner à la pente et ne pas dérapper sur l'outil. Si par exemple nous étions quatre faucheurs, nous pouvions abattre environ trois « cartanées » dans une matinée, soit 750m2 de 6 à 10 heures du matin. Ensuite nous revenions sur la parcelle fauchée la veille pour en « rebrasser » le foin, c'est-à-dire pour en exposer la face interne au soleil pour un bon séchage. L'après-midi, une fois que le soleil avait bien asséché le fourrage, nous l' « arouèllions » (nous formions des rouleaux) et faisions des « brassées ». Il fallait cinq brassées pour confectionner un « barillon » de 30 à 35 kilos et 13 barillons pour avoir le chargement d'une charetée. Dans les prés pentus, il y avait des couloirs réservés au traînage, appelés « djets ». Une fois rendu au fenil, le foin était libéré des « trapons » et empillé en « tavaillon », et s'il nécessitait un séchage supplémentaire, il était monté au « solan » et étalé. Il faut compter 70 barillons de foin et 20 de refoin (2ème coupe) pour l'hiverne d'une vache. Nos parents n'ont jamais eu plus de six laitières, rarement sept, à l'écurie. Le cheptel se montait à 11 ou 12 bêtes (jeunes compris) tout le travail acharné de nos parents assurait péniblement le nécessaire vital à leur progéniture. Nous avons souvenir d'avoir vu notre mère aux larmes, alors que le résultat escompté du travail produit, satisfait tout juste aux besions. Alors, il fallait se résoudre à vendre une tête de bétail, à la Foire de la Croix (début septembre) à Bourg-Saint-Maurice. L'argent produit par la vente d'un animal faisait momentanément face à l'achat de galoches pour les enfants, le trousseau scolaire, l'acquittement des sommes locatives de prairies louées à d'autres propriétaires (souvent des peiserots de Paris, non exploitants) et le règlement d'arrièrés à crédits.

Néanmoins, les trois enfants rapprochés que nous étions : Pascal, Claire et moi-même Edouard, nous n'avons pas manqué du nécessaire. Nous avions respectivement 17, 13 et 15 ans lorsque naquit le « petit dernier » Norbert, sur un délai de quelques années encore nos parents peinèrent à faire le tour.

A Notre-Dame d'Août (15 Août), le seigle arrivait à maturité et était coupé à la faucille. Les margots (petites gerbes liées d'une tresse de paille) formaient des « kroupyies » (plus hautes gerbes, composées de quatre margots). Une « kroupya » ressemblait à un être à quatre pattes écartées pour une bonne assise et une tête formée par l'ensemble des épis des faisant doré au soleil. Après quelques jours d'exposition solaire, les gerbes étaient insérées dans le « payé » (drapet en toile de jute), lui-même disposé sur le « trapon » avec tous les épis au centre pour ne pas perdre les grains. Une fois rentré à la grange, le battage était entrepris. Les gerbes étaient déliées ainsi que les margots et étalés sur l'aire de battage, le « suèl', parfaitement propre. Le battage se faisait manuellement à plusieurs hommes, en cadence et au fléau principalement pour l'orge et l'avoine. Pour le seigle et le froment, céréale noble et en quantité supérieure, arriva vers 1950, la bateuse électrique. Cette machine était possédée en copropriété à plusieurs (6 à 8 personnes). Tractée sur les routes et par un animal de trait, cheval ou mulet, elle était déplacée de grange en grange ainsi que les co-moissonneurs. Les céréales diverses étaient stockées dans la « grande arche » et par compartiments respectifs.

En septembre, voilà la descente des alpages et de nouveau le passage des animaux dans les pâtures des « arpettes », nécessitant le gardiennage, alors que parallèlement, l'arrachage des pommes de terre se présente aux champs.

Octobre apporte avec lui les feuilles mortes que l'on ramasse pour les chèvres. A la Toussaint, tous les légumes du potager sont rentrés. Souvent, la première neige tombe vers le 10 novembre. A ce moment là, toutes les vaches prêtes au veau sont rentrées à l'écurie. La mule doit alors tracter l'étrave pour maintenir la route de terre de la dernière arpette ouverte. Le dernier « tramage » (transhumance) s'effectue jusqu'au chef-lieu : le village de résidence d'hiver. Ce dernier déménagement de l'année se fait bien souvent en traîneau. Les petits veaux nouveaux -nés sont transportés sur un lit de paille, sur la 'lièdze » enfermés dans une caisse retournée sur eux.
Edouard Silvin, Peisey-Nancroix (Savoie), 2011©



samedi 7 avril 2012

Histoire familiale


En ce temps là, la vie était rude et les gens étaient relativement pauvres. Dans la vallée de la « Grande Eau », le torrent dénommé le Ponturin actuellement, nos ancêtres vivaient en autarcie. Chaque foyer possédait quelques animaux (une, voire rarement deux vaches), cultivait une parcelle de terre en céréales telles que avoine, orge, et principalement seigle, dont il apportait la production au moulin pour la transformer en farine, puis ensuite en pain. De ses bêtes, la famille, souvent nombreuse, tirait les produits tels que lait, beurre, fromage ; nécessaires à leur survie. De petits lopins cultivés, elle obtenait pommes de terre ,et surtout fèves, qui constituaient la nourriture de base. Les prairies à foin étaient entretenues avec grand soin, même qu'elles étaient très éparpillées, au plat mais surtout dans les pentes. Les pâturages familiaux étaient particulièrement très précieux. Les herbages dits « communaux » étaient utilisés avec parcimonie. Les habitants de notre vallée de Peisey étaient nombreux. La bête de somme, le mulet était un bien pratiquement inaccessible. Etant donné la pauvreté des gens, tous les travaux des champs se faisaient manuellement et dans des conditions très pénibles. La pauvreté qui sévissait et obligeait parfois à trouver sa subsistance plus loin que la vallée natale.
Voilà la raison de ce texte en introduction, et qui justifira le récit qui suit sur la famille SILVIN.

SILVIN Jean-Baptiste (1829-1896) et
Marie-Antoinette (1840-1889) née POCCARD-GABRIELLO

Maurice SILVIN (1806-1862) et son épouse Marie-Catherine (1806-1880), née POCCARD, se sont mariés en 1828. Ils mirent au monde sept enfants, dont Jean-Baptiste, duquel nous apportons les informations que nous connaissons et qui nous ont été transmises de génération en génération, jusqu'à nos jours.

C'est la période de la fenaison, en juillet-août de l'année 1850 ou 1851. La famille SILVIN possédait des prairies de fauche au lieudit « les Loyes », au-dessus de Beaupraz. Jean-Baptiste, l'aîné, s'était rendu à l'aube avec son père, pour en faucher le fourrage ; à la faux biensûr. A l'heure de la collation, le père Maurice sortit de son « télin » (sa veste) et pour unique nourriture, trois pommes de terre cuites pour chacun d'eux. Lassé de cette misère, le jeune homme dit à son père : « Papa, i fé pomi ! » (Papa, ça ne fait plus !). Et de retour au bercail, il prépara son baluchon, salua sa pauvre mère et le siens et s'éloigna pour une destination inconnue. Il a certainent dû marcher pendant de nombreux jours et ce que nous savons, c'est qu'il atteignit la ville de Sète. Heureusement en ce temps là, l'hospitalité était une règle morale observée que l'on devait au voyageur. Il dût certainement en bénéficier. Cependant, saluons la détermination et le courage développé pour sa survivance.

A Sète, principal port de commerce sur la Méditérranée, aux échanges importants avec l'Afrique du Nord, Jean-Baptiste devint cireur de chaussures. Grâce au climat agréable, ce lieu d'éxistence lui permettait de dormir à même le sol. Après beaucoup de persévérance, il put un jour remonter sur Paris, où il rejoingnit d'autres Peiserots, qui étroitement solidaires, l'accueillirent dans leur clan spécialisé dans la fabrication d'objet en bronze d'art. Il vécut professionnellement la plupart de son temps à Paris, quartier des bronziers, jusqu'à ce qu'il eut amassé suffisamment d'argent pour revenir au pays. Il réhaussat la maison de famille d'un étage, en 1878, au village de Moulins, près de la chapelle Ste Agathe. A ce moment là, il avait 49 ans. Lui et Marie-Antoinette purent vivre de leur rentes, car l'argent ne dévaluait pas. Marie-Antoinette ne put apprécier le confort de sa demeure rénovée seulement onze ans. Elle décéda en 1889, elle n'avait que 49 ans. Jean-Baptiste vécut encore sept ans veuf et ateignit l'âge de 67 ans seulement.

A savoir que Jean-Baptiste épousa Marie-Antoinette en 1860 ( lorsque la Savoie devint française). Il avait 31 ans, elle, onze années de moins. Jean-Baptiste patienta longtemps avant de fonder une famille, soucieux d'assurer un sort meilleur à sa descendance. Marie-Antoinette mit au monde un premier fils qu'elle prénomma Jean-Baptiste, comme son époux. Mais le bébé ne survécut que très peu de temps. La seconde naissance fut celle de Maurice, un fils très caractériel, qui posa de gros problème à ses parents et s'éloigna d'eux à sa majorité, après avoir réclamé sa part en numéraire. Maurice a dû naître peut-être vers 1872. La seule fille issue de leur union fut Marie-Hortense (1877-1883) qui ne vécut que six années. Entre Maurice et Marie-Hortense, naquit un fils en 1875. Il fut prénommé Emile.

Emile, né le 27 avril 1875, épousa en 1899 Victoire Virginie Trésallet (née en 1880, plus jeune que lui de cinq ans, qui avait donc 19 ans). Ils n'eurent pas d'enfants dans l'immédiat. Puis survint la Guerre de 1914-1918 et Emile fut appelé sous les drapeaux et combatit sur le front. Il fut fait prisonnier en Allemagne, eut l'aubaine d'être affecté dans une ferme. La personne qui s'occupait de la ferme avait son époux au front et souffrait de son absence. Elle fut très gentille à son égard et Emile fut une aide appréciable pour la seconder aux travaux des champs. Après l'armistice du 11 novembre 1918, mais seulement au printemps 1919, les prisonniers français furent rendus à leur patrie. Emile fut enfin de retour au pays. Vingt ans s'étaient écoulés depuis leurs mariage. Victoire avait 40 ans et Emile 45. Un fils naquit de leur Union : Donat, (qui fut leur seul enfant) né le 10 octobre 1920. Victoire Virginie décéda le 12 mars 1926 à l'âge de 46 ans et Emile 22 ans après, le 19 mars 1948, à l'âge de 73 ans. Par la suite, les enfants de Donat appelèrent leur grand-mère Victoire « Mémé du Ciel ». Donat se souvient à peine de sa maman car elle mourut à l'Hôpital d'Alberville.

Après le décès de Victoire, Emile resta seul avec son fils à Moulins, de 1926 à 1928 et Donat fréquenta l'école primaire de Peisey, de l'âge de 7 ans à 8 ans. Emile retrouva une compagne qui s'appelait également Victoire, originaire de Peisey, mais vivant à Fontenay-sous-Bois et résidant l'été à Nancroix. Le couple et le petit Donat allèrent vivre ensemble à Fontenay. Donat alla à l'école primaire de 8 à 10 ans. Alors s'établit entre les deux adultes un différent : la dame Victoire voulait garder l'enfant et renvoyer son compagnon. De ce fait, Emile et Donat revinrent à Peisey.

SILVIN Maurice Donat Cyprien
communément appelé Donat (10 octobre 1920-1er février 2007)

A leur retour, le garçonnet reprit sa scolarité au village, de 11 à 12 ans. Il obtint son Certificat d'Etudes Primaires en juin 1932 : âgé de 12 ans et demi à peine. Elève brillant, Donat attira l'attention du groupe de prêtres originaires de Peisey, qui assurèrent le financement de ses études à l'Institution Secondaire Libre de St Paul-sur-Isère près de Cevins (Savoie). Ses études en Internat s'étalèrent de l'Automne 1932 à juin 1939, de la classe de sixième à la Terminale. En particulier, il étudia le latin, le grec et l'italien. St Paul était un Petit séminaire, préparant une élite à la prêtrise. Il dût interrompre ses études, alors qu'il abordait le niveau du diaconat, pour cause de surmenage cérébral. Il revint au villge en 1939 et sa santé se rétablit progressivement sur une durée de l'ordre de huit années. (Son fils aîné Pascal se souvient que son père ne put reprendre la lecture de journaux ou de livres que vers l'âge de 30 ans). L'année 1940 le vit s'éprendre de Marcelline Augusta TRESALLET, 21 ans, du village du Villaret. Il l'a connut à la montagnette des Rêches, étape de pâture du troupeau, et l'épousa le 16 avril 1941. Il avait 20 ans et demi. La majorité à l'époque était de 21 ans ; ce qui nécessita l'accord de son père Emile pour son mariage. Marcelline, quant à elle, avait presque 22 ans.
Edouard Silvin, Peisey-Nancroix (Savoie), 2011©