Actualités

Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy

Retrouvez-les dans les archives 2015-décembre

lundi 17 décembre 2012

Trois jeunes ambassadeurs dans la commune

Roscanvel Jumelage

Voilà dix ans, Laurent Silvin, 20 ans, maintenant ouvrier d'entretien à la maison familiale de Peisey-Nancroix venait dans la commune pour la première fois à l'occasion des échanges scolaires, accompagné du directeur de l'école, son instituteur en classe de CM2, maire de Peisey-Nancroix à l'époque. Deux ans plus tard, ses deux soeurs, en classe de CM2 également, Myriam et Anne-laure lui emboîtaient le pas et se rendaient également dans la commune. Ceci fut pout tous les trois l'occasion de découvrir la presqu'île. Cinq ans plus tard, ils revenaient avec leurs parents à l'occasion des cinq ans de jumelage entre Peisey-Nancroix et la commune.
Leurs parents ont participé aux festivités du dixième anniversaire au début du mois. Myriam et Anne-laure, les deux jumelles âgées de dix-huit ans toutes deux animatrices et leur frère laurent travaillent dans le même établissement, et profitant de leurs congés annuels, ont séjourné plus d'une semaine dans la commune, ils doivent en effet partir aujourd'hui lundi. Ils étaient hébergés à la maison de la paroisse, « les Genêts », rue de Peisey-Nancroix. Au cours de leur séjour, ils ont pu parfaire leur connaissance de la presqu'île guidés par les jeunes de la commune et reprendre contact avec leurs connaissances, l'école et leurs familles d'accueil. Amoureux de la Tarentaise, ils veulent la faire connaître aux habitants de la presqu'île et ont envoyé des dépliants touristiques dans leurs bagages dans ce but mais leur sourire et leur gentillesse n'est-il pas le meilleur ambassadeur de Peisey-Nancroix ?

Ouest-France, juin 1986

Carte postale

-->
Chère petite Lorette

Voici le joli village de Roscanvel où les petits Peiserots seront dorénavant comme chez eux à présent. Tu pourras venir ici avec Myriam et tes petites camarades quand tu auras 10 ans pour apprendre à nager et faire du bateau à voile.
Maman, papa et mémée nous t'envoyons des grosses bises ainsi (qu'à toi Odette et encore merci pour nous avoir permis de venir).
A bientôt bien des choses à vous raconter,
Edouard et Janine.

Mlle Anne-laure Silvin
chez Mr et Mme P J-L
Peisey-Nancroix
73210 Aime

Carte postale postée à Roscanvel le 7 septembre 1977

Classes de mer et de montagne

-->
21 élèves de Peisey-Nancroix
en classe de mer à Roscanvel

Roscanvel a réalisé un jumelage en septembre 1976 avec Peisey-Nancroix (savoie) pour permettre l'échange de classes de neige et de classes de mer.
Les jeunes Roscanvélistes ont durant le mois de janvier bénéficier de cette classe de neige.
L'échange se concrétise actuellement.
En effet, 21 élèves accompagnés de leur instituteur et de deux accompagnatrices sont arrivés à Roscanvel, tard dans la nuit de vendredi à samedi.

Ils resteront parmi nous jusqu'au dimanche 19 juin.
Les enfants de Peisey sont hébergés dans les familles roscanvélistes et s'intégreront à la vie de la commune durant ces deux semaines.
Leur programme sera essentiellement axé sur la mer. Pour bénéficier au mieux de cette découverte, un éducateur en milieu marin dirigera pendant ces quinze jours leurs activités : voile sur optimist, découverte du milieu marin, visite d'un chantier nautique, etc …

Ouest-France juin 1977


-->
Peisey-Nancroix
Classe de mer pour dix-huit Peiserots

Accompagné de Mmes Bernadette Flandin, directrice de l'école, Colette Garambois, Suzanne Marchand-Maillet, parents d'élèves, dix-huit jeunes Peiserots sont arrivés à Roscanvel le 1er juin. Le comité de jumelage de Roscanvel a mis à leur disposition un éducateur en milieu marin, Serge Moulinec du Relecq-Kerhuon et font de la voile avec les bateaux du C.N.B.R. Une sortie a été effectuée à Concarneau le 7 juin et le 14 juin Peiserots et Roscanvélistes s'affronteront sur un terrain de football.

Le Dauphiné Libéré, juin 1985


-->
Peisey-Nancroix
Classe de neige pour quinze petits Bretons

Depuis huit années, la station savoyarde est jumelée avec la commune de Roscanvel (Finistère) située dans la rade de Brest. Si, durant le mois de juin, les jeunes Peiserots prennent la direction de l'océan, le mois de janvier voit arriver les écoliers roscanvelistes accompagnés de leur instituteur qui, après leur avoir fait la classe le matin les remet entre les mains de l'école de ski et les parents d'élèves qui leur font découvrir les plaisirs de la neige.

Le Dauphiné Libéré, janvier 1985





Le 10ème anniversaire du jumelage entre Peisey-Nancroix et Roscanvel

-->
Roscanvel Jumelage
Demain début des festivités

Une bonne partie des dix-sept Peiserots qui séjournent dans la commune à l'occasion du dixième anniversaire du jumelage est déjà arrivée aujourd'hui mercredi. Demain jeudi 1er mai, à 10 h, l'abbé Roué célèbrera une messe. Puis ce seront des danses bretonnes et savoyardes qui animeront la cour de la mairie. A midi, le maire, Mr Marcel Faure, et les présidents des comités de jumelages de Peisey-Nancroix et Roscanvel discoureront puis signeront la charte du jumelage.

A l'issue de cette cérémonie sera servi un vin d'honneur offert par la municipalité.

Après le déjeuner dans les familles d'accueil, les Peiserots et leurs accompagnateurs visiteront la commune et ses environs en bateau.Un buffet campagnard clurera cette journée pour le moins chargée.

Ouest-France, le 3 mai 1986



-->
Roscanvel
Les cérémonies du 10ème
anniversaire du jumelage

En 1976, à l'initiative d'un groupe de parents d'élèves soucieux de voir leurs enfants fréquenter classes de mer et classes de neige, un comité de jumelage fut créé à Roscanvel et à Peisey-Nancroix (Savoie).

L'époque des pionniers, Jean-Yves tréguer, Francis Mazé, Pierre Guillou, Mr Cuotin, alors maire et instituteur peiserot, est déjà lointaine. Cependant, près de 400 enfants, dont les premiers sont maintenant adultes, ont bénéficié de cet échange et ont découvert, les uns la montagne, les autres l'océan.

Jeudi, se situait le point fort des trois journées du 10 ème anniversaire, commencée par une grande messe célébrée par Mr roué, curé de Roscanvel. A l'issue, une nombreuse affluence composée de Roscanvélistes et de leurs hôtes peiserots, se rassemblèrent autour du podium dressé devant la mairie pour un spectacle de danses provinciales.

Polkas et gavottes

Aux polkas, gigues et danses savoyardes exécutées, par les alpins en costumes locaux, succédèrent de nombreuses gavottes, laridé, an-dro, danses du patrimoine breton, par une trentaine d'éxécutants des sections de danses bretonnes de l'Amicale laïque, des clubs crozonnais, morgatois auxquels s'étaient joints plusieurs membres du comité de jumelage local. Les deux sonneurs, Guédez et Riou jouant biniou-braz et biniou-bihan avec bombarde, donnèrent le ton à ces démonstration très appausies du public.
L'assemblée se retrouva à la salle des fêtes où fut servi le pot de l'amitié.
En soirée, un buffet campagnard dansant était organisé.

Ouest-France (?) mai 1986


-->
Roscanvel Jumelage
Les riches costumes de la Tarentaise

La démonstration de danses savoyardes jeudi matin a permis d'admirer les costumes traditionnels de Peisey-Nancroix.
La coiffe est évoquée dans des écrits relatant une légende vieille de trois mille ans, la Tarentaise était alors peuplée de Ceutrons, leur chevelure s'était transformée en fils d'or. Ils en firent des couronnes, qui maintenant sont représentées parla « couëche », un ruban noir enserrant les nattes. De plus, un ruban doré, la « cordette » est spécifique à la vallée de Peisey-Nancroix.
Des bijoux ornent le costume, quant au châle, il est de quarante couleurs différentes. En rapport avec les vêtements d'église. Châles et tabliers brodés de fils d'or sont des costumes de mariées ; brodés d'argent, ce sont des costumes de deuils.
Les costumes présentés jeudi matin sont ceux de la Tarentaise (un canton et demi) et étaient encore portés voilà une soixantaine d'années.
Le costumes masculin est bien plus sobre, sobriété que l'on retrouve dans les bijoux ; les hommes n'avaient qu'une montre et pas d'alliance. « Ils devaient être fauchés » nous explique Mr Richermoz, adjoint au maire de Peisey-Nancroix. C'était en effet le fiancé qui offrait le costume de mariage et les bijoux à sa future épouse. Ces costumes valent plusieurs dizaines de milliers de francs et sont le symbole de la Savoie.

Ouest-France, le samedi 3 mai 1986


-->
Peisey-Nancroix
10ème anniversaire du jumelage avec Roscanvel

Depuis quelques jours, une forte délégation de 45 habitants de Roscanvel (Finistère) participe à Peisey-Nancroixaux cérémonies du 10ème anniversaire du jumelage des deux communes, à sa tête, Mr Faure, maire de Roscanvel accompagné de plusieurs conseillers municipaux.

L'accueil à Peisey, organisé par le comité de jumelage, sous la présidence de Mr Rolland Villod, a déduté vendredi soir par une soirée raclette suivie de danses folkloriques bretonnes et savoyardes, très appréciées de tous.

Samedi à midi, la cérémonie officielle réunissait 150 personnes à la Maison de Peisey après un court historique du jumelage présenté par Mr Villod qui devait rappeler le rôle joué, il y a 10 ans par Mr et Mme Coutin dans le rapprochement des deux communes. Mr Parfier, maire de Peisey mettait en valeur dans son allocution tout l'espoir que représente l'échange des classes de mer et de montagne pour la compréhension entre deux cultures différentes, « entre le Berger et le Marin ». il devait constater également le réflexe bien établi maintenant depuis dix ans à Peisey : « Quand nous disons Bretagne, nous pensons Roscanvel ».

Mr Parfier a évoqué avec beaucoup d'émotion Mme Anne perrot, présidente du comité de jumelage retenue à Roscanvel par un drame familial, présente néanmoins par un télégramme d'amitié. Prenant la parole à son tour, Mr Faure a rappelé « le subtil lien de l'histoire » qui unissait déjà les deux régions dès 1930 lorsque jean Moulin, après avoir été sous-préfet d'Albertville devait être nommé à Chateaudin. Il insistait lui aussi, sur l'importance des liens tissés entre les deux communes et sur l'élargissement à d'autres domaines que celui des échanges scolaires. Au nom de la commune de Roscanvel, Mr Faure a remis au premier magistrat de Peisey une magnifique maquette d'un chalutier concarnois, symbole à ses yeux du travail des hommes dans deux milieu différents, la mer et la montagne qui imposent néanmoins des conditions tout aussi difficiles. La charte de jumelage rédigée le 13 février 1977 a été relue pour réaffirmer solennellement les liens qui unissent les deux communes. Après une visite de notre région dimanche et un dernier pot d'adieu lundi soir à 19 heures, nos amis roscanvelistes reprendront la route de la Bretagne sans oublier d'emporter dans leurs bagages quelques bouteilles de vin de Savoie que le maire a évoqué avec tant d'émotion.

Le Dauphiné Libéré, le 25 août 1986

lundi 10 décembre 2012

Peisey-Nancroix Quand mer et montagne se marient : jumelage Roscanvel-Peisey-Nancroix



Jusqu'à présent, il semblait que le jumelage fût le privilège de villes déjà importantes, et toujours avec des villes étrangères, et voilà que deux petites communes, distantes de 1200 kilomètres ont décidé de se mieux connaître et de jumeler. Il s'agit de Roscanvel, dans la presqu'île de Crozon, en Finistère, et de peisey-Nancroix, en Savoie. La première cherchait depuis quelques temps déjà une commune montagnarde, susceptible de recevoir ses enfants en classe de neige ; elle en contacta plusieurs, et parmi elles, Peisey-Nancroix qui, disponible, répondit tout de suite. Une première visite des Roscanvélistes en mai dernier, et ce fut l'accord des deux communes.

Pour concrétiser cet accord, il fallait une cérémonie : elle vient d'avoir lieu, le 5 septembre dernier à Roscanvel. Une délégation de seize Peiserots conduite par son maire, Maurice Coutin, a été reçue là-bas avec une exceptionnelle chaleur pendant trois jours, trois jours pendant lesquels elle put admirer un pays magnifique, apprécier les produits du terroir (cres, cochonailles, poissons, coquillages, crustacés, etc...) et surtout faire connaissance avec les Bretons fiers de leur pays et à l'hospitalité généreuse.

Le dimanche eut lieu la cérémonie officielle, réhaussée en couleurs par la présence de cinq tarines en costumes en sons par un biniou et une bombarde. Dans leurs discours, les deux maires, instituteurs l'un et l'autre, insistèrent sur l'aspect immédiat et essentiel du jumelage, à savoir l'échange des enfants : les petits bretons viendront à Peisey du 21 janvier au 6 février et seront accueillis dans les familles, et les Peiserots serendront à Roscanvel du 4 au 18 juin.
Mais il est certain, et c'est le souhait de tous, que les contacts ne se limiteront pas aux enfants et que les parents feront, eux aussi, le voyage. Une deuxième cérémonie de jumelage est d'ailleurs prévue en savoie le 13 février prochain et chacun ici aura à coeur de montrer que l'hospitalité montagnarde n'est pas un vain mot.

Le Dauphiné libéré septembre 1976

Quand Bretagne et Savoie s'unissent : jumelage Roscanvel/Peisey-Nancroix



5 septembre 1976, 13 février 1977 : deux étapes pour la réalisation d'une union fort sympathique entre deux communes distantes de 1200 km.

En septembre, c'est Roscanvel qui recevait lesz Peiserots et une première cérémonie avait lieu dans le magnifique décor de la rade de Brest baignée de soleil. Dimanche dernier, c'était au tour de Peisey-Nancroix d'accueillir les Roscanvélistes. Et tout était au rendez-vous : la neige, le soleil et la chaleur d'un village tout entier, heureux de « ses bretons ». Le père Dubois, célébra la messe chantée dédiée au jumelage, puis tout le monde se dirigea vers la mairie. Là, les deux maires retracèrent très simplement l'histoire du jumelage déjà réalisé puisque vingt petits bretons ont pendant quinze jours goûté les joies de la neige, souhaitant tous deux que les jeunes, et les anciens se lient d'amitié et se rendent visite, que les vieux agriculteurs puissent enfin prendre des vacances bien méritées. Puis ce furent le remise de la clé de Peisey-Nancroix au maire de Roscanvel, et l'échange de cadeaux : Mr Mazé, maire de Roscanvel, recevait une « campane » à la sonorité du cristal, fondue à Peisey, il y a plus de cent cinquante ans. Mr Coutin, maire de Peisey-Nancroix, recevait la maquette d'un voilier tel qu'on en construisait il a cinquante ans à Camaret. Puis chacun leva son verre pour célébrer ce mariage qui avait pour témoins Mr Maurice Blanc, député de Savoie, Mr Max Jannot, conseiller général du canton d'Aime, Mr Palanque, inspecteur départemental de l'éducation nationale, lesquels signèrent la Charte de jumelage après les maires et les présidents de comités de jumelages.

Puis ce fut l'inauguration de la place de Roscanvel à la sortie de Peisey. Savoyardes et bretons en costumes donnaient à la cérémonie un éclat tout particulier. Le repas officiel était servi à la Grillade à Plan-Peisey et l'on offrait ensuite le spectacle toujours apprécié d'un slalom parallèle où les jeunes du club mirent le meilleur d'eux-mêmes ainsi que les pisteurs de la station. Pour clore la journée, l'école de ski et lea régie des remontées mécaniques organisèrent une descente aux flambeaux dans la pistes des Ecureuils avant qu'une gratinée ne réunissent tous les participants jusqu'assez tard dans la nuit.

Lundi matin, ce fut la visite du fond de la vallée, domaine du ski de fond. Nos bretons enthousiastes se retrouvèrent chaussées de fines lattes et embarquèrent sur les pistes où ils firnet preuves de solides qualités. Après les diots au vin blanc, on retourna à Plan-Peisey pour une montée en télésiège et la découverte du domaine skiable du plateau du Rey. Et le soir, nouveau spectacle, une course nocturne de fond aux Lanchettes où fut ensuite servie la traditionnelle fondue. Deux bretons prirent part à la course, ce qui ne les empêcha pas ensuite d'animer des danses bretonnes endiablées.
Et mardi matin, une sortie à Monchavin permit à nos hôtes d'embrasser d'un coup d'oeil l'ensemble de la station de Peisey-Nancroix.

Maintenant ils sont repartis pour leur lointaine Bretagne, mais les rendez-vous sont déjà pris de part et d'autre, et nos écoliers rent déjà de leur prochain départ pour quinze jours à Roscanvel en juin.

Le Dauphiné Libéré le 17 février 1977

Mer et montagne : Le jumelage Roscanvel/Peisey-Nancroix s'est concrétisé dimanche



Un événement très important de la vie de la petite commune de 650 habitants qu'est Roscanvel s'est déroulé dimanche en présence d'une large partie de la population.

Jusqu'ici, il semblait que le jumelage était le privilège de grandes cités aux moyens financiers conséquents.
Mais Roscanvel prouve une fois de plus que les projets pensés avec réalisme peuvent voir le jour avec le concours spontané et dynamique de ses habitants.

Suggéré il y a quelques mois, le jumelage de Roscanvel avec une commune de montagne, s'est officialisé dimanche par des échanges avec Peisey-Nancroix, situé en Savoie.

Eloignées par 1200 km

Si les deux communes sont éloignées par 1200 km, il est curieux de voir leurs ressemblances : 450 habitants à Peisey-Nancroix, 650 à Roscanvel pour la population sédentaire. L'une et l'autre accroissent cet effectif en certaines périodes dans les mes proportions : 2500 habitants. Roscanvel reçoit les amateurs des plaisirs de la mer, Peisey accueille les pratiquants de sports d'hiver.

Ceux-ci assurent une animation importante s'étalant sur plusieurs mois dans cette commune située à 20 km de la frontière italienne, aux portes du Parc de la Vanoise. Les emplois crées sont nombreux et retiennent au pays une population assez jeune. Une particularité : presque tous les emplois sont municipaux. Entretien des pistes de ski, manipulation des remontées mécaniques, télésièges, hôtellerie, telles sont les activités de novembre à avril. Les mois suivants, les hommes retrouvent les travaux deu bâtiment et de la forêt. Maçons et bûcherons, ils le seront jusqu'en octobre. C'est à cette période creuse qu'ils prennent leurs congés. D'où l'étonnement de voir qu'à Roscanvel, les congés annuels se prennent toujours en août, malgré la saison animée.

Rencontres

Cette connaissance récipoque des activités locales est un des intérêts évident des de ces échanges du jumelage.

Envisagé surtout pour permettre aux enfants de Roscanvel de découvrir les joies de la montagne en hiver, cet échange avec Peisey-Nancroix va provoquer aussi chez leurs « voisins », l'envie de voir la mer de plus pès et de pratiquer les loisirs nautiques dans les mois et les années à venir.
En attendant, ce sont les parents qui mettent à profit ces rencontres. Au printemps, six Roscanvélistes, sous la conduite de Mr J.Y. Tréguer, président du comité de jumelage, se sont rendus à Peisey, en ambassadeurs. L'accueil si sympathique reçu aux portes du Parc de la Vanoise, ils ont tenu à le rendre aux 17 montagnards de Peisey venus, avec leur maire, Mr Courin, passer quelques jours à Roscanvel.

De part et d'autre, l'accueil se fait en famille. Il en sera ainsi chaque fois que possible. Du 21 janvier au 6 février prochains, 20 jeunes enfants Roscanvélistes seront hébergés dans des familles de Peisey.
Ce séjour dans les Alpes précédera la cérémonie de jumelage qui aura lieu à Peisey-Nancroix le 13 février. Nul doute qu'elle sera emprunte de la même sympathie que celle qui s'est déroulée à Roscanvel Dimanche.

La journée du jumelage

Peu de touristes à Roscanvel en cette journée du 5 septembre. Le caractère intime fut apprécié. Messe, vin d'honneur, repas, déambulation de rue, fondue savoyarde, telles furent les occasions de rencontres, sans oublier l'expérience maritime proposée aux savoyards. En effet, l'après-midi, les promenades en mer leur ont permis de goûter aux joies de la navigation.
Au vin d'honneur, Mr Mazé, maire de Roscanvel, précisa le sens souhaité de ce jumellage entre communes en insistant sur la valeur de l'échange et de la rencontre entre les personnes en général et les enfants en particuliers. Mr Coutin, son homologue savoyard, se fit l'interprète de sa commune pour dire l'engouement suscité par ce jumelage et tint à remercier les Roscanvélistes de l'accueil si chaleureux réservé à la délégation.

Un échange de cadeaux eut lieu. Roscanvel reçut une poupée habillée du costume traditionnel de la vallée de la Vanoise, et Peisey se vit remettre une ancre de marine supportant un baromètre. Nul doute que le beau fixe sera permanent dans le climat d'échanges.

L'après-midi, le nom de la commune jumellée a été donné à la rue qui va de l'école à Postermen. C'est Mme Féger, âgée de 92 ans, doyenne de Roscanvel, qui dévoila la plaque. Il se trouve qu'elle habite elle-même cette rue et que malgré son âge, elle pratique quotidiennement à pied la longue distance qui la sépare du bourg.


Ouest-France le 6 septembre 1976

Jumelage Savoie-Bretagne Roscanvel (Finistère) 5 septembre 1976 Peisey-Nancroix (Savoie) 13 février 1977


« Pourquoi les enfants de l'école de Roscanvel ne pourraient-ils pas aller en classe de neige ? »

Cette idée, qui trottait dans les esprits de certaines personnes à Roscanvel, a parcouru son chemin car, aujourd'hui, ces enfants vont en classe de neige.

Avant de réaliser un tel projet, il fallait une base solide : c'était l'accord des parents d'élèves. Vers la fin de l'année 1975, l'avis unanime était recueilli. Cet accord obtenu, il convenait de définir les grandes lignes de l'échange de classe. La solution la plus adaptée semblait être l'hébergement au sein des familles. Il était donc souhaitable de réaliser un jumelage avec une commune de montagne. A ce titre, le Conseil Municipal de Roscanvel, dans sa séance du 29 janvier 1976, donnait son accord de principe pour entreprendre la recherche de cette commune-soeur. Pour faciliter cette étude, un comité de jumelage était crée. Cette équipe composée de Mr Mazé, Mmes jaffrée et Congard, Mrs Charpentier, Tréguer, Denis, Lesage et Guillou, allait précipiter les choses.
Quelques relations du comité de jumelage allaient permettre d'orienter les recherches vers la Savoie, et les premières correspondances partaient le 15 février 1976. Le 9 mars 1976, Peisey-Nancroix répondait favorablement à cette proposition d'échange et semblait concevoir de façopn identique le problème. Après diverses lettres échangées entre les deux municipalités, une délégation de Roscanvélistes quittait la commune le 27 mai 1976 pour Peisey-Nancroix. Ce groupe, composé de Mmes Jaffrée et Congard, Mrs Guillou, Charpentier et Tréguer, après un agréable séjour dans cette commune savoyarde, rentrait à Roscanvel, ravi et enthousiaste. Le choix était fait. Peisey-Nancroix serait la commune jumelée à Roscanvel.

La première manche était gagnée. Maintenant il fallait officialiser cette union.

Les séances de travail que la délégation avait eu à Peisey-Nancroix, avaient permis d'établir un programme et déjà la date du jumelage était fixée au 5 septembre 1976. Le comité de jumelage allait à présent préparer la venue des Peiserots. Le problème financier qui, jusqu'à présent n'était pas apparu, s'avérait maintenant important. L'organisation de la kermesse du jumelage régla tous les problèmes.

Le 3 septembre 1976, Roscanvel accueillait les Peiserots.
Le samedi 4 septembre fut consacré à la visite de la commune et notamment au village de Lodoën : le manoir de Mr Cannone réserva un accueil chaleureux aux Savoyards.
Le dimanche 5 septembre 1976, Roscanvel s'unissait à Peisey-Nancroix après un traditionnel discours des deux Maires. Le comité de jumelage offrait, par la suite, un apéritif à toute la population qui avait été conviée à cette cérémonie et servait un repas aux Peiserots et au conseil municipal, sous la présidence de Mr Morisset, Inspecteur Primaire de l'Education Nationale. Le déjeuner fut suivi de l'inauguration de la rue de Peisey-Nancroix et d'une démonstration nautique sur le plan d'eau.
Le lundi, la délégation visita le canton de Crozon et reprit la route de la Savoie le mardi matin.

Durant ce séjour, une réunion de travail avait permis de fixer la date du séjour des enfants à la neige et Roscanvel allait préparer ce départ prévu pour la fin du mois de janvier 1977. Un premier problème fut rapidement réglé : l'équipement des enfants. En effet, l'amicale laïque de Roscanvel décida de procéder à l'acquisition de 25 ensembles de ski (pantalon et anorak) pour la somme de 6250 francs. Ces équipements furent loués par la suite aux familles pour un participation de 50 francs.
Roscanvel/Peisey-Nancroix : 1200 kilomètres. Le problème du transport apparut. Il sera également très vite réglé, la SNCF accordant des tarifs spéciaux aux groupes. La commune de Roscanvel alloua toutefois une subvention au Comité de Jumelage pour les frais de transports et une autre participation de 50 francs était demandée aux parents. Le solde fut pris en charge par le comité.

Le départ était proche, tout était en ordre et le rendez-vous était fixé à 5 heures 30 le 21 janvier 1977 dans la cour de l'école.
Les enfants des cours moyens 1ère et 2ème année et du cours élémentaire 2ème année (la classe de Mr Mazé) accompagnés de leurs parents, étaient au rendez-vous. Confiés aux bons soins des accompagnateurs (Mme Tréhard, Mme et Mr Lesage et Mr Guillou Pierre), les enfants allaient enfin entreprendre le grand voyage dont ils entendaient parler depuis plusieurs mois, d'abord par car de Roscanvel à Quimper, puis par le train de Quimper à Landry, et en car jusqu'à Peisey-Nancroix.
Il est inutile de préciser tous les côtés positifs d'un tel échange. Ce fut une réussite complète, depuis l'initiation au ski alpin et au ski de fond, jusqu'à la découverte du milieu. Quand au retour, il se passa aussi bien qu'à l'aller : le voyage en turbo-train constituant une expérience intéressante.
A l'école de Roscanvel, chacun retrouvait les siens avec une joie qu'il est facile à deviner, mais non sans un pincement de coeur en pensant aux joies de la neige. Peisey-Nancroix n'était plus qu'un souvenir, mais quel souvenir !

La commune de Peisey-Nancroix se devait également de marquer cette union entre les deux localités et à ce titre la date du 27 février 1977 avait été retenue. Le séjour des enfants en Savoie permit aux organisateurs de préparer le départ de cette délégation, et le 11 février vingt Roscanvélistes prenaient le train pour Peisey-Nancroix. Ils n'oublieront pas de sitôt ce village de montagne qu'est Peisey-Nancroix. Quel accueil ! Quelle spontanéité ! Quelle cordialité ! Que de souvenirs, entre l'initiation au ski de fond, la visite de la station... !
Lors de la cérémonie officielle du jumelage, Mr Mazé offrit au nom de Roscanvel, une maquette de langoustier à voile à Mr Coutin, maire de Peisey-Nancroix.
Le retour de la délégation s'échelona sur une semaine. Nul doute que ces Roscanvélistes se soient plu en Savoie.

L'idée essentielle de ce jumelage étant l'échange de classes, il convenait dès à présent de prévoir la venue des jeunes Peiserots. Le séjour eut lieu en juin. Les enfants furent hébergés dans les familles Roscanvélistes. Pour faciliter le déroulement de cette classe de mer, un éducateur en milieu marin fut détaché à Roscanvel pendant la durée de cette classe.

Que firent-ils ?
Tout d'abord, ils réalisèrent un aquarium regroupant les diverse espèces de la flore et la faune marine, entrainant par le fait la découverte du milieu marin. Ils visitèrent un chantier de construction de navires, un langoustier dans le port de Camaret. Ils s'initièrent à la voile et firent de nombreuses promenades dans la région en compagnie des familles qui les hébergeaient.
Ils quittèrent Roscanvel ravis, comme l'étaient les jeunes Roscanvélistes en quittant Peisey-Nancroix.
Le pari avait été tenu, le résultat inespéré.

Les projets germent de nouveau !
Mis à part le prochain départ de la classe de neige, le comité de jumelage aimerait organiser, sur les mêmes bases, un échange d'adolescents mais qui partiraient cette fois durant les vacances scolaires, et si les Roscanvélistes le souhaitent, un voyage organisé à Peisey-Nancroix. Le jumelage serait alors profitable pour tous les administrés et ne resterait pas comme dans de nombreuses communes une relation entre municipalités.

Roscanvel, juin 1977