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Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy

Retrouvez-les dans les archives 2015-décembre

lundi 21 septembre 2015

Eglise de la Trinité, retables


Retable de saint Laurent, église de la Trinité, Peisey-Nancroix

Artistes :

Situation géographique : église paroissiale de la Trinité, Peisey-Nancroix

Date : prix-fait du 18 mars 1686

Coût : 400 florins, élevé aux frais d'un particulier, Laurent Serret (inscription sur piédestaux des colonnes torses)

Position dans l 'église : autel secondaire, bas-côté droit

Matériaux et techniques de réalisation :
Bois sculpté, peint et doré
Parties pleines du retable peintes en blanc, entablement, colonnes et une partie de la corniche en vert clair, fond du panneau central du premier niveau en bleu, fond de l'attique en rouge
Personnages vêtus de blanc, de rouge, de bleu et d'or, visages et chevelures aux couleurs naturelles
Sculpture d'applique, à fond levé et ronde-bosse

Description :
  • Architecture
L'élévation de ce retable se fait sur trois niveaux ;
Un sous bassement à ressauts constitue le premier registre.
Les trois volets qui composent le registre principal sont séparés par deux colonnes torses à pampres de vigne.
Une corniche supporte un fronton à volutes interrompu.
Le niveau d'attique et le fronton sont confondus.

  • Iconographie
Un panneau en bas-relief occupe le centre du registre principal. Il représente une architecture entourée de nuées avec l'inscription « Porta Cœli » qui signifie « Porte des cieux ». Devant se tiennent deux personnages en ronde-bosse, celui de gauche est un ange, peut-être même un archange, celui de droite, plus petit, n'est pas clairement identifiable. Certains ont cru reconnaître dans cette scène une Annonciation, d'autre le songe de Josué ou encore Raphaël guidant le jeune Tobie. Peut-être s'agit-il aussi d'un ange accueillant au Paradis une âme, ou d'un ange- gardien protégeant un enfant.
Les panneaux latéraux du niveau médian accueillent deux statues de saints, revêtus d'habits épiscopaux. À gauche se tient saint Augustin, qui tient un livre ouvert, à droite saint François de Sales, une main sur le cœur. Tous deux ont leurs noms inscrits sur leurs piédestaux.
Le fronton abrite une sculpture représentant saint Laurent reconnaissable à ses vêtements de diacre et au gril, instruments de son supplice, peint derrière lui. Il tient dans la main droite la palme du martyre.

Bibliographie :
Hudry, Marius, En Tarentaise. Sur les chemins du baroque, Bologne, 1999, pages 186 et 189
Martaresche, Anne, Un patrimoine savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie tarine (XVII° - XVIII° siècles), Université de Lyon ; dactyl., 1997, pages 99 et 100


Élise Charabidzé,
Retables de Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page26



Retable du Rosaire, église de la Trinité, Peisey-Nancroix

Artistes : Nicolas Oudéart (peinture des médaillons du rosaire)

Situation géographique : église paroissiale de la Trinité, Peisey-Nancroix

Date : inscriptions sur le retable parlent de 1690

Coût : élevé aux frais du curé Jean-Pierre Marion

Position dans l 'église : autel secondaire, bas-côté droit

Matériaux et techniques de réalisation :
Quinze petites huiles sur toile
Bois sculpté, peint et doré
Le fond du retable est peint en vert clair, les visages, cheveux et mains des anges et des saints sont peints aux couleurs naturelles.
Les éléments décoratifs (guirlandes) et architecturaux (colonnes, corniche...) ainsi que les vêtements des personnages sont dorés.
Sculpture d'applique, à fond levé et ronde-bosse

Description :
  • Architecture
Ce retable possède trois registres horizontaux et un seul panneau vertical.
Le niveau de soubassement participe directement à la compréhension du retable puisqu'il abrite quatre toiles.
Le panneau central, creusé d'une niche, est entouré de quatre colonnes torses qui soutiennent une corniche à ressauts.
L'entablement est ici remplacé par un fronton curviligne.
  • Iconographie
De chaque côté du soubassement se trouve placée une sculpture en haut-relief. Celle de gauche représente saint Dominique, tonsuré et portant la robe des Dominicains, un livre fermé dans l'une des mains, celle de droite montre sainte Catherine de Sienne, vêtue en religieuse, une main sur le cœur.
La niche centrale abrite une statue de la Vierge, voilée et couronnée. Elle porte dans ses bras l'Enfant Jésus, la main droite levée, la gauche retenant une colombe. Marie tient dans les mains un chapelet.
Sur la prédelle et autour de la Vierge à l'Enfant sont disposés quinze médaillons représentant les mystères du Rosaire. En bas, de gauche à droite, se trouvent l'Annonciation, la Visitation, la Nativité et l'Adoration des bergers (qui remplace l'habituelle Présentation au Temple). Autour de la Vierge, en commençant par le premier en bas à gauche, on peut identifier Jésus et les docteurs de l'église, le Christ au Golgotha, la Flagellation, le Couronnement d'épines, la Montée au Calvaire, la Crucifixion, la Résurection, l'Ascension, la Pentecôte, l'Assomption et enfin le Couronnement de la Vierge.
Un buste de Dieu le Père, coiffé du triangle trinitaire, les bras largement écartés, et surmonté d'une Croix, couronne ce retable.
Deux statues de saints complètent ce niveau : à gauche se trouve saint Jean l'Évangéliste, à droite saint Pierre, barbu, portant un livre.


Bibliographie :
Chavoutier, Lucien et Aubert, Jean, « La Savoie baroque », in L'histoire en Savoie, n° spécial, Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, Chambéry, 1980, page 46
Hudry, Marius, En Tarentaise. Sur les chemins du baroque, Bologne, 1999, page 186
Martaresche, Anne, Un patrimoine savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie tarine (XVII° - XVIII° siècles), Université de Lyon, dactyl., 1997, page 97

Élise Charabidzé,
Retables de Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page 38



Retable de saint Antoine, église de la Trinité, Peisey-Nancroix

Artistes : Étienne Fodéré

Situation géographique : église paroissiale de la Trinité, Peisey-Nancroix

Date : prix-fait du 1 novembre 1691

Coût : 700 florins

Position dans l 'église : autel secondaire, bas-côté gauche

Matériaux et techniques de réalisation :
Bois sculpté, peint et doré
Parties pleines du retable peintes en vert d'eau
Autres éléments dorés, sauf corps, visages et cheveux des saints et des anges
Sculpture d'applique, à fond levé et ronde-bosse

Description :
  • Architecture
Ce retable est divisé trois registres.
Les deux registres supérieurs sont séparés par une corniche avec au centre un premier fronton interrompu.
Il n'y a pas de panneaux latéraux.
Quatre colonnes torses à enroulement végétaux structurent le registre médian.
Le niveau d'attique fait aussi office de fronton.
Il abrite deux anges caryatides.
  • Iconographie
Au registre médian, une niche centrale abrite une statue de saint Antoine, tenant un livre dans la main gauche, la main droite levée dans un geste de bénédiction. Deux sculptures en ronde-bosse sont placées de part et d'autre, légèrement en-dessous du saint. À gauche est représenté saint Claude en tenue épiscopale, à droite saint François d'Assise qui porte la robe et la cordelière à trois nœuds des Franciscains. Tous deux sont identifiés par des inscriptions inscrites sur les piédestaux qui les supportent.
À l'attique, dans une niche, se trouve la statue du Christ, sous les traits d'un jeune adolescent, tenant dans la main gauche le globe de l'univers. Deux angelots se tiennent sur les pans du fronton interrompu. Deux statues de saints sont présentes aux extrémités de ce niveau, mais aucun attribut ne permet de les identifier avec certitude. Celle de droite représente peut-être saint Maurice, puisqu'il s'agit manifestement d'un soldat.
Bibliographie :
Chavoutier, Lucien et Aubert, Jean, « La Savoie baroque », in L'histoire en Savoie, n° spécial, Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, Chambéry, 1980, page 46
Da Costa, Anne et Fabian, Églises et retables baroques de Savoie, 2001, page 32
Hudry, Marius, En Tarentaise. Sur les chemins du baroque, Bologne, 1999, page 182
Martaresche, Anne, Un patrimoine savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie tarine (XVII° - XVIII° siècles), Université de Lyon, dactyl., 1997, page 96

Élise Charabidzé,
Retables de Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page 40



Retable de saint Jean-Baptiste, église de la Trinité, Peisey-Nancroix

Artistes : Jacques-Antoine Todesco

Situation géographique : église paroissiale de la Trinité, Peisey-Nancroix

Date : prix-fait du 24 août 1693

Coût : 650 florins

Position dans l 'église : autel secondaire, bas-côté gauche

Matériaux et techniques de réalisation :
Bois sculpté, peint et doré
Parties pleines du retable peintes en vert, fond de la niche centrale en bleu
Colonnes blanches, éléments architecturaux et décoratifs dorés
Personnages de couleurs naturelles (rose pâle pour le corps, brun pour les cheveux), vêtements blancs, rouges verts et/ou dorés
Sculpture d'applique, à fond levé et ronde-bosse

Description :
  • Architecture
Ce retable possède trois niveaux d'élévation.
Le registres principal est placé sur un soubassement à ressauts.
Quatre colonnes torses, deux à pampres de vignes (piédestaux avec têtes de séraphins) et deux à rameaux d'olivier (piédestaux à motifs végétaux), divisent le registre médian en trois volets.
Le premier niveau est dominé par un fronton curviligne.
  • Iconographie
La grande niche qui constitue le centre du registre principal est occupée par deux statues placées sur piédestaux à motifs végétaux. La scène représentée est le baptême du Christ par saint Jean-Baptiste. Le Précurseur se trouve à droite, le torse nu, une peau de bête drapée autour des reins. Il est en train de faire couler l 'eau du Jourdain sur la tête du Christ au moyen d'une coquille Saint Jacques qu'il tient dans la main droite. À gauche, Jésus, simplement vêtu d'un drap noué autour de sa taille, croise les mains sur sa poitrine en signe d'acceptation.
Les volets latéraux du niveau médian abritent chacun une statue. À gauche se trouve une statue de saint Antoine de Padoue, reconnaissable à sa tonsure et à sa robe franciscaine. Il porte un livre à fermoirs sur lequel l'Enfant Jésus se tient debout. À droite est représenté saint Martin en tenue d'évêque. Les noms des deux saints sont inscrits sur leurs piédestaux respectifs.
Au centre de l'attique, est placée une statue de sainte barbe, qui tient dans la main gauche une tour, son attribut habituel. L'identification est confirmée par l'inscription placée sur le socle de la statue. Deux autres sculptures entourent celle de la martyre ; à gauche, sainte Anne, qui porte dans ses bras le Vierge enfant à qui elle apprend à lire ; à droite,saint Jean l'Évangéliste, tenant la coupe remplie de poison avec laquelle ses persécuteurs tentèrent de le tuer.
Bibliographie :
Chavoutier, Lucien et Aubert, Jean, « La Savoie baroque », in L'histoire en Savoie, n° spécial, Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, Chambéry, 1980, page 46
Da Costa, Anne et Fabian, Églises et retables baroques de Savoie, 2001, page 34
Martaresche, Anne, Un patrimoine savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie tarine (XVII° - XVIII° siècles), Université de Lyon, dactyl., 1997, pages 98 et 99

Élise Charabidzé,
Retables de Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page 42



Retable des Âmes du Purgatoire, église de la Trinité, Peisey-Nancroix

Artistes :

Situation géographique : église paroissiale de la Trinité, Peisey-Nancroix

Date : prix-fait du 16 juillet 1699

Coût : élevé aux frais de Maurice Merloz

Position dans l 'église : autel secondaire, bas-côté gauche

Matériaux et techniques de réalisation :
Huile sur toile
Bois sculpté, peint et doré
Le fond du retable ainsi que certaines parties des sculptures (corps des saints, vêtements...) sont peints de couleurs vives, notamment blanc, noir et vert.
Les autres éléments sont dorés.
Sculpture d'applique, à fond levé et ronde-bosse

Description :
  • Architecture
Ce retable est divisé en deux registre horizontaux supportés par un soubassement à ressauts.
Il se compose de trois panneaux verticaux.
Quatre colonnes torses, à enroulements végétaux (pampres de vignes et lauriers), structurent le premier niveau.
Le lien entre le registre médian et l'attique se fait au moyen d'une corniche.
Un fronton interrompu clôt le retable.
  • Iconographie
Entablement : six cartouches, tibias croisés surmontés de droite à gauche d'une couronne royale, d'une mitre épiscopale, d'une couronne comtale, d'un tiare pontificale, d'une couronne ducale.
Registre médian, panneau central : grande toile peinte divisée en deux registres grâce à des nuages soutenus par des chérubins. Le registre supérieur représente la Vierge Marie à genoux couronnées par la Trinité (à droite, Dieu le Père, à gauche le Christ tenant la Croix, au sommet la colombe du Saint-Esprit). Le registre inférieur montre saint Maurice, à droite sur un cheval blanc, vêtu en légionnaire romain, prêt à délivrer les âmes prisonnières des flammes que trois anges sont en train de trier.
Registre médian, volets latéraux : à gauche se trouve une sculpture en ronde-bosse représentant saint Roch, vêtu en pélerin, la coquille de Saint Jacques sur son manteau. Il soulève sa tunique pour laisser apparaître un bubon de peste. La statue de droite représente saint Sébastien, attaché, le corps percé de flèches, la tête ceinte d'une auréole.
Attique : panneau central en bas-relief représente l'œil de la Trinité. À gauche se trouve une statue de sainte Élisabeth de Hongrie, une couronne royale sur la tête, à droite celle d'un saint évâque non identifié.
Fronton : Christ douloureux entouré de deux anges trompettistes qui annoncent le Jugement Dernier.
Bibliographie :
Chavoutier, Lucien et Aubert, Jean, « La Savoie baroque », in L'histoire en Savoie, n° spécial, Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, Chambéry, 1980, page 46
Da Costa, Anne et Fabian, Églises et retables baroques de Savoie, 2001, page 34
Hudry, Marius, En Tarentaise. Sur les chemins du baroque, Bologne, 1999, page 186
Martaresche, Anne, Un patrimoine savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie tarine (XVII° - XVIII° siècles), Université de Lyon, dactyl., 1997, pages 98 et 99

Élise Charabidzé,
Retables de Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page 46



Maître-autel, église de la Trinité, Peisey-Nancroix

Artistes : Jean-Antoine Todesco et Jean-Baptiste Gualaz

Situation géographique : église paroissiale de la Trinité, Peisey-Nancroix

Date : prix-fait du 2 août 1700, consécration lors de la visite pastorale du 29 mai 1729

Coût : 5000 florins, le retable fut en partie réalisé grâce à un legs de Claude Benoît

Position dans l 'église : maître-autel placé au fond de l'abside, contre le chevet

Matériaux et techniques de réalisation :
Bois sculpté, peint et doré
Les personnages sont tous revêtus d'habits dorés, seuls leurs visages, leurs mains et leurs cheveux sont peints aux couleurs naturelles
Tous les accessoires (ailes, instruments de la Passion, attributs des saints...) sont également dorés
Sculpture d'applique, à fond levé et ronde-bosse

Description :
  • Architecture
Ce retable est divisé en deux registres horizontaux et trois volets verticaux.
Les niveaux de soubassement sont découpés en petits panneaux ornés de bas- reliefs dorés (chérubins, volutes, cartouches).
Quatre colonnes torses à pampres de vignes structurent le premier registre.
Au centre de ce dernier, quatre anges caryatides supportent un décrochement qui vient couvrir le tabernacle à la manière d'un dais.
L'entablement, surmonté d'une corniche à ressauts, reprend les motifs de la prédelle et du soubassement .
Le niveau d'attique est couronné d'un fronton curviligne.
  • Iconographie
Le soubassement abrite deux cartouches en bas-relief représentant l'un à gauche l'Annonciation, l'autre à droite la Visitation.
Le panneau latéral de gauche est orné d'une sculpture en ronde-bosse de saint Pierre, tenant dans la main droite une clé et dans la main gauche un livre ouvert. En pendant sur le panneau de droite se trouve un saint Paul, une épée à la main droite et un livre sous le bras gauche.
Le panneau central, sculpté en haut-relief, représente le monde. Quelques centimètres au-dessus vole la colombe du Saint-Esprit.
À l'attique, le Christ montre la Croix aux sis angelots qui portent les instruments de la Passion. De gauche à droite : le Voile de sainte Véronique, les tenailles, le calice, l'échelle, le marteau et la lanterne.
Deux statues en ronde-bosse sont disposées aux extrémités de l'attique. A gauche se tient saint Jean-Baptiste, vêtu de sa peau de bête, la hampe d'un étendard dans la main gauche. À droite est représentée sainte Catherine d'Alexandrie, patronne secondaire de la paroisse, appuyée de la main gauche sur la roue de son supplice, la palme du martyre dans la main droite.
Bibliographie :
Chavoutier, Lucien et Aubert, Jean, « La Savoie baroque », in L'histoire en Savoie, n° spécial, Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, Chambéry, 1980, page 46
Da Costa, Anne et Fabian, Églises et retables baroques de Savoie, Montmélian, 2001, pages 15, 32 et 33
Hudry, Marius, En Tarentaise. Sur les chemins du baroque, Bologne, 1999, pages 183, 184, 185 et187
Martaresche, Anne, Un patrimoine savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie tarine (XVII° - XVIII° siècles), Université de Lyon, dactyl., 1997, pages 91 et 92
Payre, Dominique (sous la direction de), Savoie baroque, Bologne, 1998, pages 143 et 191

Élise Charabidzé,
Retables de Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page 48



Retable de Notre-Dame des Sept Douleurs, église de la Trinité, Peisey-Nancroix

Artistes : peut-être Joseph-Marie Martel

Situation géographique : église paroissiale de la Trinité, Peisey-Nancroix

Date : d'après inscription sur la corniche, érigé vers 1733

Coût : élevé aux frais d'un particulier, Laurent Garçon

Position dans l 'église : autel secondaire, bas-côté gauche

Matériaux et techniques de réalisation :
Bois sculpté, peint et doré
Fond du retable peint en blanc et bleu clair
Éléments architecturaux ou décoratifs dorés
Personnages et certains détails peints de couleurs vives, essentiellement bleu, vert, rouge, rose et noir
Sculpture d'applique, à fond levé et ronde-bosse

Description :
  • Architecture
L'élévation de ce retable se fait sur trois niveaux.
Un soubassement à ressauts sert d'assise au registre principal.
Ce dernier ne possède pas de volets latéraux.
Deux colonnes torsadées à enroulements végétaux le structurent.
Une corniche soutient la balustrade qui sépare les deux niveaux supérieurs.
L'attique est surmonté d'un dais.
  • Iconographie
La niche qui occupe le centre du niveau médian abrite une statue de la Vierge Marie, couronnée, les bras écartés, la poitrine transpercée de sept glaives. Elle est entourée de ses parents, à gauche saint Joachim, les cheveux gris, un bâton de marche à la main, à droite sainte Anne, voilée, une main sur le cœur. Des inscriptions sur le socle de chacune des deux statues permettent une identification assurée. Au-dessus de la Vierge, deux anges soutiennent une couronne rouge et or.
À l'attique, sous le dais qui somme le retable se trouve un haut-relief représentant l'ostension du Saint-Suaire. Trois évêques déploient le linceul qui recueillit le corps du Christ lors de sa mise au tombeau. Le Seigneur est d'ailleurs présent au-dessus de cette scène au moyen d'un petit médaillon, autour duquel volettent quelques angelots.
Une Croix clôt la composition de ce retable.
Bibliographie :
Chavoutier, Lucien et Aubert, Jean, « La Savoie baroque », in L'histoire en Savoie, n° spécial, Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, Chambéry, 1980, page 46
Hudry, Marius, En Tarentaise. Sur les chemins du baroque, Bologne, 1999, page 186
Martaresche, Anne, Un patrimoine savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie tarine (XVII° - XVIII° siècles), Université de Lyon, dactyl., 1997, pages 97 et 9

Élise Charabidzé,
Retables de Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page 60

lundi 14 septembre 2015

Hommage à Maurice Coutin par le Ski Club


« L'oeuvre de monsieur Coutin était sans conteste de diffuser la culture au plus grand nombre et nous savons bien tous à quel point il s'est investit dans ce sens. Il était également un amoureux du sport et de la montagne, deux valeurs qui tiennent une place prépondérante dans son enseignement.

C'est dans un contexte d'après-guerre que Maurice Coutin s'installe dans la vallée de Peisey. Il est instituteur et également moniteur de ski. Son implication dans l'instruction des enfants de Peisey-Nancroix va mettre rapidement en évidence un désir qui lui est cher : permettre à tous les enfants de la commune de skier. Il va de surcroît se débrouiller pour que chaque enfant ait une paire de skis et apprenne à s'en servir.

C'est en 1953 que Maurice intègre le bureau du Ski Club, anciennement appelé USAG (Union Sportive de l'Aiguille Grive). Alternant les fonctions de trésorrier et de secrétaire, il restera au sein de l'association jusque dans les années 1990.
Parallèlement il monte, avec Louis Glatigni, l'École de Ski de Fond au fond de vallée, qui donnera naissance au Club de Ski se Fond puis à sa fusion avec le ski alpin l'actuel Ski Club.

Il contribuera beaucoup au développement de l'association du Ski Club de Peisey-Vallandry, il est donc tout naturel pour moi de rendre cet hommage à monsieur Coutin, pour le remercier sincèrement de son investissement et de tout le bienfait qu'il a apporté dans l'évolution de cette association. Son nom restera à tout jamais associé à l'histoire de notre Ski Club et le résultat de son travail le témoin d'une alchimie probante entre passion et bénévolat, un bel exemple de vie sociale.

Merci Maurice Coutin »

Le Président du Ski Club de Peisei-Vallandry, Yann Bobbi
Article paru dans L'Écho de Peisey, bulletin municipal de Peisey-Nancroix, juillet-août 2015-N°16


Bilan de huit années de gestion communale

Élu à deux reprises, à une forte majorité, le Conseil municipal sortant a fait tout ce qu'il était en son pouvoir de faire pour répondre à la confiance des habitants de Peisey-Nancroix. Il présente, brièvement, le bilan de son activité durant les huit années écoulées.

En 1963, le Conseil municipal se trouve devant une situation difficile. Dans un minimum de temps, il parvient :
1. à achever et à faire approuver le projet de lotissement de Plan Peisey,
2. à reprendre les négociations rompues avec EDF pour aboutir à la réalisation de la 3ème tranche des travaux d'adduction d'eau potable (desserte de Nancroix et du fond de vallée),
3. à construire immédiatement le premier téléski communal, premier pas vers la réalisation d'un équipement sportif indispensable.

Lotissement
En 1963 , le projet de lotissement à Plan Peisey a pris forme. Il faut achever le dossier administratif qui est remis en octobre aux autorités de tutelle. Le projet est approuvé en mai 1964, les autorisations de vendre sont données en 1964 et 1965.

    Travaux réalisés
    Route intérieure : Égouts, Électricité et Téléphone (mise en souterrain partielle au     cours de l'été 1970), Eau.

    État actuel
    Tous les lots de petits chalets sont vendus et pratiquement construits :
    Un immeuble de studios est presque terminé
    Un hôtel est commencé
    Le Chalet de l'Entr'Aide Universitaire destiné à recevoir 100 personnes toute     l'année va commencer ce printemps pour fonctionner à Noël 1972.

Adduction d'eau
En 1963, toutes négociations étaient rompues avec EDF qui doit, sur les débits     réservés du Ponturin, financer en partie les travaux d'adduction d'eau 3ème tranche, pour desservir Nancroix et le fond de Vallée.
Dès juillet, les contacts sont repris et après de longues discussions, un accord peut être conclu. Les travaux sont réalisés en 1965 et 1966.

Remontées mécaniques
En 1963, l'équipement de la vallée est largement insuffisant et très probablement inexistant pour l'hiver qui vient. Devant l'urgence de la situation, le Conseil municipal prend la décision de construire immédiatement un grand téléski.

Commencé le 15 octobre, le téléski du Rey, long de 1560m pour 445 m de dénivellation, avec 2 angles, est achevé le 25 décembre, et cela grâce, d'une part, à la sportivité de la maison Montaz & Mautino, d'autre part, à l'aide efficace d'amis dévoués de la vallée et à la compréhension de l'administration, enfin, et surtout grâce au concours actif et compétent de toutes les bonnes volontés de la Commune.

Ce téléski représente en fait le démarrage d'un programme d'équipement qui se poursuit par étapes :
    1965,construction du téléski du Mélèze qui remplace un engin démontable qui     fonctionne depuis l'hiver 63-64.
   
    1966, construction du téléski " 2300 "  qui permet enfin d'atteindre le pied de     l'Aiguille Grive, d'exploiter le plateau du Rey et de réaliser un premier pas vers la     liaison avec les Arcs.
   
    1968, le téléski de la Prairie rompt le relatif isolement de Nancroix et facilite le ski     pour les enfants hébergés à Nancroix.
   
    1970, grâce, enfin, à une subvention de l'État, un vaste programme depuis     longtemps à l'étude peut être lancé.
    Il s'achève actuellement :
       
        Téléski du Grand Renard, mis en service le 13 février et qui assure une     liaison parfaite avec les Arcs, tout en desservant un magnifique domaine     skiable où     peuvent être tracées des pistes du plus grand intérêt,
       
        Téléski " 2300 II "  qui, doublant et allongeant le "  2300 "  existant,     permettra une exploitation rationnelle du plateau du Rey,
       
        Télésiège du Parcher, la réalisation de cet engin lourd était nécessaire pour     assurer l'accès à la neige en début et fin de saison. En outre, il élargit notablement     les possibilités de ski pour les skieurs moyens. Sa mise en route est prévue pour     Pâques 1971.

    Ce réseau de remontées mécaniques est exploité par la Régie Communale qui     depuis 1963-64 connaît un chiffre d'affaires croissant, passant de de 18 000 Fr en     1964 à 320 000 Fr, l'année dernière. Cela  permet d'assurer de 70 à 80 000 Fr de     salaires à 18 employés, tous recrutés dans la Commune.
    La situation financière de la Régie est particulièrement saine puisqu'elle a permis      l'autofinancement d'une grande partie des engins actuellement en service.

Autres réalisations du Conseil
   
    Renforcement du réseau électrique
    Ce renforcement est, depuis des années, une nécessité. Malgré bien des avatars,     les travaux se poursuivent et s'achèveront cet été. Toutes les tranches de travaux     sont actuellement adjugées : renforcement des villages, extension vers le fond de     vallée et Plan Peisey hameau.
    Le renforcement du réseau terminé, l'éclairage public pourra enfin être amélioré.

    Travaux routiers
   
        Route des Bauches, cette route revêt un double intérêt :
    forestière, elle permet de l'exploitation d'un vaste secteur,
    touristique, elle ouvre un circuit apprécié sur Bellentre.
   
        Route de Rosuel, cette route réalisée avec l'aide de l'État, du Département     et du Parc National atteindra la première Porte du Parc en Tarentaise, la Porte de     Rosuel, aménagée par le Parc.
    Les premiers travaux de terrassements et de gros œuvres     ont commencé à    l'automne 1970, ils s'achèveront au cours de l'été 1971.
    Cette route prolonge une Départementale enfin digne de ce nom, les travaux     départementaux d'élargissement ayant enfin été réalisés en 1969.

    Terrain de camping
    Ce projet était à l'étude depuis longtemps, il va bientôt passer au stade de     réalisation. Tous les travaux sont adjugés et commenceront dès que possible.

    Terrain de sports
    Le gros terrassement ayant eu lieu à l'automne, ce terrain indispensable tant aux     écoliers de Peisey-Nancroix, qu'aux jeunes désireux de s'ébattre, autant qu'aux     jeunes touristes, pourra être aménagé de façon rationnelle.

    Télévision
    A une époque où la 2ème chaîne s'installe partout, il était impensable que la 1ère     chaîne n'arrive encore dans la vallée que par des moyens détournés. Le pylône de     relais est enfin dressé et doit être équipé incessamment. Il faut ici signaler l'aide     compréhensive de toutes les communes du Canton d'Aime, ainsi que de Bourg St     Maurice, qui ont tenu à aider la Commune non desservie, alors que toutes les     autres l'étaient.

    Adduction d'eau- 4ème tranche
    Il a été nécessaire de mettre à l'étude un projet pour renforcer le lotissement et les     Arches, assurer la jonction entre 1ère, 2ème et 3ème tranches et pour desservir     Pracompuet. Les études et les formalités administratives étant pratiquement     terminées, l'adjudication des travaux pourra avoir lieu dès ce printemps.

    Remembrement
    En 1966, 82 % des propriétaires fonciers ruraux se révèlent être favorables à un     remembrement des terres. Le Conseil municipal demande donc aux autorités de     tutelle que soit réalisée cette opération importante et indispensable à une meilleure     exploitation des terres. L'opération lancée est en fait l' œuvre des propriétaires eux-    mêmes et le Conseil ne peut que se féliciter de ce qu'elle arrive à terme.
    Les travaux connexes viendront parfaire cette œuvre et lui donneront son visage     définitif : les parcelles les plus grandes, bien desservies permettront une     exploitation agricole plus rationnelle, une mécanisation efficace, les routes     nouvelles     ramèneront la vie à des hameaux voués à la ruine (Pracompuet en     particulier).

    Travaux pastoraux
    Grâce à l'aide du Parc national qui a fourni les tavaillons, les halles de la Plagne ont     pu être remises en état.
    Un chemin d'accès à Entre Deux Nants a été aménagé par le Col de la Chail. La     desserte de la Sévolière est en projet.

Esprit dans lequel tout cela a été fait

    Entente cordiale avec nos voisins
   
        Avec Landry : que se soit pour les remontées mécaniques, pour     l'exploitation     des alpages ou pour l'adduction d'eau (4ème tranche), nous sommes     parvenus à     une entente sincère qui est d'ailleurs dans l'intérêt de nos deux     communes.
       
        Avec Bourg St Maurice : nos domaines skiables étant voisins, il y avait lieu     de s'entendre avec les Arcs de façon à ce que le ski, l'extension, le mieux         être n'aient pas de frontières.

    Bonnes relations avec les administrations de tutelle
    La liaison constante et la bonne entente avec les administrations représente une     nécessité absolue dans un pays centralisé comme le nôtre où, en fait, l'État     contrôle et dirige tout ;

    Souci constant d'œuvre pour l'intérêt général
    Il s'agit d'assurer la possibilité de mieux vivre à tous les Peiserots actifs et soucieux     de travailler dans leur vallée et pour leur vallée.



Bilan financier

De 1963 à 1970, le budget fait ressortir des dépenses ordinaires ou de fonctionnement passant de 138 250 Fr à 280 000 Fr.
En huit ans, la Commune a investi, pour le développement de la vallée plus de 3 000 000 de Fr répartis dans les travaux suivants :

    Budget travaux
Travaux                                  Montant
Eau                                           800 000  Fr
Routes                                     280 000  Fr
Remontées mécaniques     880 000  Fr
Électricité                              180 000  Fr
Bâtiment et matériel            50 000  Fr
Lotissement                          810 000  Fr

Ces travaux ont été financés par emprunts, subventions, autofinancement et vente du lotissement dont le montant à ce jour s'élève à 1 000 000 Fr

    Budget particulier de la Régie Communale des Remontées mécaniques
Années     Recettes           Dépenses ordinaires et extraordinaires   Résultat
1964            33 302 Fr                21 383 Fr
1965            55 193 Fr                40 582 Fr
1966          105 018 Fr                62 771 Fr
1967          140 100 Fr                76 722 Fr
1968          216 141 Fr              179 464 Fr
1969          292 926 Fr              233 449 Fr
1970          324 180 Fr              221 192 Fr
Total      1 166 860 Fr              835 563 Fr                                                     331 297 Fr

Les 331 297 Fr ressortant en bénéfices ont été soit réinvestis, soit mis en réserve pour le remboursement de l'aide accordée par le FACET pour la construction des remontées mécaniques.
Enfin, il est à noter que durant cette période la valeur du centime est passée 0.9611 à 1.0563, preuve indéniable de l'enrichissement de la commune.

Ce qui reste à faire

Lorsque l'on veut faire une maison solide, il faut faire de bonnes fondations. C'est le travail ingrat, dont on ne verra plus grand-chose après, mais qui conditionne tout le reste.
Nous pensons avoir fait de bonnes fondations en dotant la Commune des infrastructures indispensables : routes, eau, électricité, assainissement, équipement sportif et touristique, remembrement des terres ;
La maison peu maintenant sortir de terre. Elle sera ce que vous voudrez quelle soit.

Pour cela que nous faut-il encore ?
  • Achèvement du lotissement avec résolution des problèmes fonciers
  • Travaux connexes du remembrement
  • Aménagement de l'accès à Plan Peisey
  • Éclairage public
  • Adduction d'eau 4ème tranche
  • Plan d'urbanisme
  • Amélioration des montagnes
  • Amélioration des villages
  • Maison des jeunes ou Foyer rural ou Salles des Fêtes
  • Maison commune et École dignes de Peisey-Nancroix avec terrain de sports.

Tout doit être fait pour que, tout en conservant son caractère simple, sportif, amical, la vallée de Peisey-Nancroix puisse accueillir valablement de 4 000 à 5 000 personnes, été comme hiver, et ainsi assurer une vie décente à tous les habitants.

Pour mener à bien cette œuvre, le Conseil municipal sortant propose à vos suffrages une liste de candidats qui a été établie avec le souci d'une part d'assurer la continuité, d'autre part, de s'ouvrir sur toutes les activités de la commune et, enfin, d'appeler des jeunes à des postes de responsabilité.

Liste du Conseil sortant

Poccard-Marion Francis, maire sortant, Cultivateur
Gontharet Edmond, Conseiller sortant, Cultivateur
Poccard-Chapuis Max, Conseiller sortant, Cultivateur
Silvin Donat, Conseiller sortant, Cultivateur
Blanc Félix, Commerçant
Coutin Maurice, Fonctionnaire
Garambois Henri, Hôtelier
Gontharet Michel, Bûcheron
Gontharet raymond, Moniteur de ski
Scalia Jeannot, Cultivateur
Tresallet pascal, Moniteur de ski

Vu,
Les candidats


Profession de foi des candidats aux élections municipales de Peisey-Nancroix, 1971
Archives personnelles
A l'issue du scrutin de mars 1971, Coutin Maurice est élu Maire, fonction qu'il occupera jusqu'au mois de mars 1983

jeudi 10 septembre 2015

Découvrez la Gria, l'enduit traditionnel de la Savoie

Mais qu'est-ce que la Gria ?
La Gria (ou grillaz, greïa, greya...) est l'enduit traditionnel de nombreuses parties des Alpes. Très caractéristique de la Savoie, elle est liée à sa géologie (nombreux affleurements de gypse blanc ou rose) et à sa géographie, en particulier au relatif enclavement des différentes vallées – d'où de nombreuses fabrications locales semi-artisanales. De plus, sa faible température de cuisson permettait une cuisson au bois, simple et économique.
C'est ainsi que la Gria est un plâtre de fabrication artisanale et donc plus ou moins grossier, contenant souvent des traces de charbons.

Dans quels travaux est utilisée la Gria ?
La Gria a été utilisée en maçonnerie pour monter les murs ou remplir les pans de bois, ainsi qu'en plancher (sordine). Mais son utilisation la plus spectaculaire est en extérieur pour réaliser les enduits de façades, les rejointoiements, les encadrements et les corniches. Son utilisation est attestée depuis au moins le XIème siècle (cathédrale St Pierre à Saint Jean de Maurienne) ou Col du Mont Cenis. Puis les fours se sont éteints progressivement au cours du XXème siècle.

Comment reconnaître la Gria ?
Vous êtes sûr d'être en présence si :
  • l'enduit a des dominantes rose ou orangé, avec des variantes (les enduits à la terre sont marrons, ceux à la chaux sont gris),
  • des petites particules de charbon de bois sont visibles,
  • la surface est granuleuse avec une texture très riche,
  • l'enduit ne contient pas de sable,
  • l'enduit est en forte épaisseur (jusqu'à 10 cm) en une seule couche.

Comment était fabriquée la Gria ?
En Savoie, l'exploitation se faisait généralement à ciel ouvert, à la main ou à l'explosif, l'exploitation étant facilitée par la relative tendresse du gypse. Après le tri de la pierre à plâtre, la cuisson était conduite généralement au bois. Après refroisissement, la Gria était broyée à la main, avec une meule ou dans un broyeur mécanique. Elle était ensuite éventuellement tamisée.

Pourquoi conserver et restaurer les ouvrages en Gria ?
Il est important de restaurer ou de recréer les enduits en Gria :
  • pour des raisons historiques,
  • pour des raisons esthétiques : c'est la richesse et la finesse de la texture qui lui donne beauté et profondeur,
  • pour des raisons techniques : seule la Gria assure une parfaite compatibilité (chimique, mécanique et hydrique) avec le bâti existant,
  • pour des raisons de pérennité : le plâtre est le meilleur ami du bois (poreux, il lui permet de rester sec, et ainsi d'échapper à ses prédateurs) ; par ailleurs, c'est la meilleure protection contre le feu,
  • pour des raisons d'écologie : sa cuisson à basse température, son caractère respirant font de la Gria un enduit parfaitement adapté aux préocupations écologiques les plus exigeantes.
De plus, les enduits ou rejointoiements en Gria sont simples et faciles à réaliser.

Le vendredi 12 août 2011, sur le site du palais de la Mine à Peisey-Nancroix , s'est déroulée la journée du plâtre paysan en présence de Bernard Praizelin, artisant et spéciliste de la restauration du patrimoine bâti. Explications techniques, démonstrations ateliers furent proposés au public pour découvrir la Gria.

Extrait de "Le p'tit Journal" du 06/08 au 12/08/2011,
publié par l'Office du tourisme de Peisey-Vallandry