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Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy

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lundi 13 février 2017

Hommage et invention


Moulin est le nom d'un petit village des Alpes, situé à seulement dix minutes de la station de ski de Peisey-Vallandry. Les maisons sont en moellons ou en pierres, mélangeant ainsi les différents styles architecturaux qui font l'histoire du village. Il est constitué de deux rues dites principales et de multiples ruelles plus ou moins sombres où résonnent les cris des enfants. La minuscule chapelle Saint-Agathe est un lieu sacré où, chaque dimanche, les fidèles viennent prier Dieu.
Ici, à part dans l'architecture, le temps ne semble pas avoir eu d'emprise sur les habitudes du village. Dès les premières heures du jour, le boulanger s'active, le meunier le rejoint rapidement, puis vers huit heures du matin, les enfants sortent de leur maison et se précipitent le sac sur l'épaule en direction de l'école.
Chaque matin, c'est la même chorale de cris, de rires et, pour les plus jeunes, de pleurs, qui passe devant la maison de la doyenne du village. Chaque matin, ces mêmes visages la saluent gaîment. En effet, la vieille dame, fidèle à ses habitudes, s'assoit sur son banc et tricote écharpes, gants, ou pulls pour les marmots. Chaque après-midi, ses amies la rejoignent pour faire les commères ou discuter du bon vieux temps lorsqu'elles pouvaient danser la valse, habillées en tarines, avec leurs amoureux.
La doyenne a des cheveux gris, la peau ridée mais a encore un regard pétillant et vivace. Elle porte toujours ses mêmes longues jupes à carreaux et ses gilets en laine faits main. Malgré son âge avancé, c'est encore une femme pleine de vie, allant faire ses courses et se promenant chaque jour. C'est la doyenne du village et lorsque les enfants viennent écouter ses histoires, on pourrait croire qu'elle était déjà assise sur ce même banc à la naissance du village, il y a fort longtemps.
Cette femme est un peu la mère de tout le monde ici et tous les habitants du village l'appellent avec beaucoup de respect et d'amitié « Mémé Suzanne ».


Jade SILVIN, septembre 2014 ©

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